Le venin

Afin de pouvoir se défendre contre leurs prédateurs, les abeilles disposent d'une arme efficace: le venin. Comme la cire et la gelée royale, le venin est une substance élaborée directement par les abeilles, sans ajout extérieur.

Seules les femelles sont pourvues d'un système vulnérant, c'est-à-dire d'un dard et d'un système de production et de stockage du venin.

La reine possède un dard lisse, ce qui lui permet de le retirer de sa victime sans dommage. Elle n'utilise son dard que pour éliminer une autre reine vierge.

Les ouvrières ont un dard dentelé et ne peuvent, en général, pas le retirer. Elles laissent ainsi tout le système vulnérant accroché à la victime qu'elles ont piquée et finissent par mourir dans les heures qui suivent.

 

Composition du venin:

Eau biologique

85 %

Protéines

7 %

Peptides, dont la mélitine responsable

de la douleur et des états de chocs

 

Amines et Glucides

 

Enzymes, dont la phospholipase,

l'adolapine et l'histamine

 

Autres substances

 

 

 

De tous les produits de la ruche, le venin est forcément considéré comme le plus inquiétant par les humains. Et pourtant, ses vertus curatives sont avérées et de nombreuses personnes malades par le monde bénéficient des effets positifs de cette étonnante substance sur leur santé.

 

Chacun de nous s'est fait piquer au moins une fois dans sa vie et le souvenir que cet événement a laissé n'est pas forcément des plus agréables. Cependant, dans cette situation - outre le fait qu'il s'agit peut-être d'une piqûre de guêpe ou d'un autre insecte - si le désagrément est réel, le risque doit être relativisé. L'allergie sévère au venin ne concerne que le 0,7 % de la population et la dose de venin nécessaire pour provoquer la mort d'un être humain pesant 75 kilos correspond à environ un millier de piqûres. Autant dire que les cas sont rares!

En fait, le problème avec le venin c'est qu'il est en général difficile d'assimiler la douleur causée par une piqûre avec la notion de guérison.

Afin de remédier à cet inconvénient, les apiculteurs ont développé des techniques permettant de récolter le venin d'abeille puis de l'utiliser dans des préparations thérapeutiques. Ces procédés, toutefois, altèrent la composition du venin, qui est une substance très instable, et les spécialistes sont unanimes à reconnaître que le venin injecté directement par une abeille vivante est incomparablement supérieur au venin conditionné.

On parle ainsi «d'apipuncture» qui est un procédé consistant à traiter un patient à l'aide de piqûres, ou de micro-piqûres, faites avec des abeilles vivantes.

Dans certains cas, une grille très fine peut être placée entre la peau et l'abeille. Ainsi, le dard ne s'enfonce pas complètement et l'abeille ne meurt pas. Le thérapeute pique le patient à certains endroits précis, généralement sur des points d'acupuncture (selon la Médecine Traditionnelle Chinoise). Auparavant, bien sûr, il aura pris soin de vérifier que le patient n'est pas allergique au venin d'abeille!

Pour l'usage externe, le venin d'abeille est ajouté à certains onguents, crèmes ou lotions.

 

Le venin d'abeilles est un cardio-tonique et un puissant anti-coagulant. Il stimule activement le système immunitaire.

Il bloque le transfert de l'influx nerveux, stimule la production de cortisol, normalise la tension artérielle et déclenche une dilatation des veines.

Paradoxalement, il inhibe la réaction inflammatoire et diminue la perception de la douleur.

 

Ses indications thérapeutiques sont nombreuses: 

  • pour le traitement de l'arthrite, des rhumatismes
  • en cas de myalgie, de myosite, de névralgie, de névrite, de sciatique, d'endocardite, d'inflammation chronique des tissus mous et osseux, de dermatite
  • pour le traitement de certaines maladies du système nerveux central et périphérique, notamment la sclérose en plaques
  • comme immuno-régulateur chez des patients avec un système immunitaire affaibli ou déficient ;
  • pour le traitement de l'épilepsie
  • dans les cas d'incontinence
  • etc

Pour en savoir plus:

La thérapie au venin d'abeille, Pr Roch Domerego, Editions Baroch, ISBN 978-2-9539249-1-6